Chers lecteurs,
J' ai écrit " Colonne vertébrale " pour vous rappelez l' importance de votre place dans cette société ,
qui ne cesse de vous maltraiter , mais surtout c' est une offrande , ou plutôt ,
une leçon de vérité , pour les oppresseurs , qui j' espère un jour , par l' intermédiaire de nos voix et de nos combats , pourront la réciter par coeur , et par coeur .
Je ne suis pas un humaniste , bien au contraire . J' ai pour moi la lucidité et la volonté , ce qui fait de moi un citoyen éveillé . Ce peu que j' ai , vous l' avez aussi , n' ayez pas peur de le réveiller . La peur du mouton
n' empêche pas le loup de le manger . Votre silence ne vous protège pas . Devenez le prédateur du loup , des oppresseurs , devenez des hommes , des femmes , des citoyens , hurler à la lune votre besoin d' égalité , mais aussi de fraternité et de liberté .
Citoyens au risque de paraître conventionnel , c' est à travers nous que les choses pourront changer , c' est seulement tous ensemble que nous pourrons orienter notre société dans la bonne direction , vers un nouvel horizon .
Un citoyen révolté
Un poète révolté
Orphée
COLONNE VERTEBRALE
I
Je m' appelle . . .
J' existe
Mon pays me méprise
A cause de mon âge
Il est beau
Mais dans le coeur des politiques
Il ne fait pas de ravage
Je suis pour eux la cause de la majorité des maux de la société
Mon sang permet de camoufler les erreurs de mes aînés
Les élus et les médias n' hésite pas à me sacrifier
Et ils ont encore moins de scrupule , si jamais j' ai eu le bonheur de naître dans une cité
Le jeune est une denrée utile
Et médiatiquement comestible
L' avenir
N' est qu' un mythe
Hypnotique
La réalité
Hélas pour nous , jeunes affamés
Est très loin d' avoir un jour des allures de conte de fées
Une jeunesse qui n' a pas confiance
Est une jeunesse appelée à disparaître . . .
Les mensonges qui se cachent derrière des promesses d' un avenir meilleur
Ne sont rien d' autre qu' une énergie éphémère qui use l' âme d' un pays
Utopie ,
L' humanité n' apprendra jamais de son passé
Aujourd'hui ,
Les enfants naissent désenchantés
L' avenir ,
Il faut que la jeunesse ait la volonté de se révolter
Quand Françoise Dolto a révélé au monde entier
L' existence de l' enfant en tant qu' être à part entière
Elle ne pouvait pas imaginer
Qu' elle offrait aux adultes un bouc émissaire
Une jeunesse qui n'a pas confiance
Est une jeunesse appelée à disparaître
Une jeunesse détruite
C' est un pays qui agonise
Et qui sans aucun doute
N' a pour destin que celui de mourir
II
Je suis un homme , je suis une femme
Je suis un être
Un citoyen , libre
J' ai le choix , j' ai des droits
Mon option , c' est mon éducation
Mon avenir
Bâtir
Mais corrompre les âmes
N' est-ce point l' une des prérogatives de la vie ?
L' humanité , détruire
L' argent , détruire
La pensée unique , détruire
La politique , détruire
Que reste-il de ce jolie mois de mai ?
De ces mots
De ces textes
De ces cris
De cette énergie
La réponse , c' est nous !
Avons-nous les épaules assez solides ?
Seules les années à venir pourront nous le dire
Des zones de non droit , de non choix , sont créés tous les jours
Des étudiants se battent avec des clochards pour un petit coin de paradis
Ceux qui envisagent la privatisation des universités
Ce sont des nostalgiques d' un âge d' or
Qui était de charbon pour les français
L' accès à une éducation de qualité pour tous
Des hommes , des femmes , la jeunesse française
Tant de personnes se sont battus pour obtenir ce droit
Aujourd'hui notre gouvernement
Essaye d' effacer l' empreinte qu' ont laissé ces français dans l' histoire de notre pays
Levons nos poings , tous ensembles , en signe de protestation
Il faut qu' ils comprennent que nous ne laisserons pas faire
Et que nous sommes prêts à nous battre
Car s' en prendre à l' héritage du mois de mai
C' est s' attaquer à nous , les français
III
Toute une vie à creuser pour vous permettre de mieux vivre
Toute une existence à réduire mon temps de vie
Je travaille dans l' obscurité des entrailles de la mère
Pour la survie de mes frères , j' ai renoncé à la lumière
Car je sais qu' elle est en moi
Avant d' être autour de moi
Malgré l' importance de mon travail pour la société
Le monde ne voit en moi qu' une taupe , un mineur , un ouvrier
Alors que je suis celui qui construit
Qui répare , qui solidifie , qui offre
Et parfois même jusqu'à sa vie
La faune et la flore se nourrissent de mon sang
Tout comme les monstres non divin du CAC 40
Pour les bourses mondiales
Je ne suis qu' un pourcentage
Et un dommage collatéral
Dans un monde juste , j' aurais été la seule valeur viable
Il n' y a pas de manuel
Pour être manuel
Je ne suis pas un saint
Juste un être humain
Qui demande le respect
Juste pour ce qu' il est
Regardez moi dans les yeux
De la colère , mais pas de haine
Et cela malgré les maux
Les blessures , les insultes et les mots
Regardez moi , ne vous inquiétez pas , ce n' est pas contagieux
Si il y a une chose que vous pouvez lire sur mon visage
C' est ma fierté
D' appartenir au monde ouvrier
IV
Bonjour mesdames et messieurs
Je m' appelle France
Pardonnez-moi de salir vos yeux
Voyez en moi le futur que vous construisez pour vos enfants
Comme de vrai architecte
Admirez votre création
Ne baissez pas la tête
Pour que dans vos yeux je puisse lire votre honte , ma honte
J' ai travaillé pendant près de quatre décennies
A labourer du vide , pour vivre
Maintenant je supplie , je mendie
Quelques centimes
Auprès et à des personnes
Auxquelles à une époque
Je n' accordais même pas un sourire
J' ai passé toute une vie
A oublier de rêvé
A bêler
Je n' y ai gagné que le droit de mourir
Ma retraite me permet de me loger
Mais pas de me nourrir et de me soigner
C' est pour cela qu' aujourd'hui je me permets de vous solliciter
Et d' avoir pour moi une compassion que je n' ai jamais eu envers autrui
Pour m' avoir écouté , je vous remercie
Et comme le veut l' usage
Je vous souhaite de passer
Une très bonne journée
V
La majorité du temps
Goutte de sang
Dans ces meilleurs moments
Goutte de sang
La vie est grise
Goutte de vie
Où est l' espoir ?
Dans nos voix et nos combats
Est-t-il trop tard ?
Cela dépend seulement de notre lucidité et de notre volonté
Un pays est semblable à un corps humain
Sans colonne vertébrale
Il s' écroule
La colonne vertébrale d' un pays
C' est le citoyen
Devenons des professeurs
Eduquons les oppresseurs
Dans l' obscur espoir
Qu' ils arrivent à comprendre
Que la richesse d' un pays
Se trouve dans ses ressources humaines
Et non dans sa laine
Willy"Orphée"Procida
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